LOUIS LEPINE 1918-1998, peintre expressionniste

Blog à la mémoire de LOUIS LEPINE

^{Pourquoi ce blog ? Louis Lépine est un artiste original et de grand talent décèdé en 1998. Atteint au début des années 90 d'une cécité progressive, il ne peut plus dès lors se consacrer à sa passion et gérer la collection d'une partie de ses oeuvres qu'il confie à sa famille de son vivant.}
^{Par ailleurs son oeuvre est abondante et nombre d'amateurs ou musées ont fait l'acquisition de ses tableaux. Il s'agit donc d'en effectuer un recensement, d'une part le fond possédé par sa famille et d'autre part le fond dispersé dans le monde entier. De nombreuses galeries célèbres l'ont exposé au titre d'artiste invité : Marcel Bernheim, Breteau, Regent street,..., le musée d'Art moderne d'Amterdam dans le cadre du groupe stuwing. Les oeuvres pourraient faire l'objet d'une exposition rétrospective dans des galeries qui s'intéressent à l'expressionnisme de la 2ème partie du XXème siècle, qui ont connu (ou non) Louis Lépine et l'ont présenté dans le passé.}
^{Les possesseurs de tableaux peuvent m'en signaler l'existence ou mieux encore, m'envoyer une photographie numérique qui pourra être intégré à ce blog pour constituer un catalogue afin de revaloriser l'ensemble de l'oeuvre et sa mémoire.}

^{Jean-Pierre BAZIN, février 2008

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La vie du peintre

Louis lépine dans son atelier

Louis Lépine, artiste peintre, est né à Paris en 1918, il se lance assez tard dans la peinture, guerre mondiale oblige, et pratique l’académisme jusqu’en 1945, où il fait connaissance des peintres Jean LOMBARD et BELLENFANT qu’il rencontre à l’Académie du Vert Bois ; Il s’oriente alors vers une peinture plus dépouillée et plus personnelle, dès lors les expériences se succèdent et en 1946 il présente à la galerie ANNA sa première exposition en compagnie du peintre Michel LAURAS. Puis il suit la filière en exposant successivement aux salons : de la Nationale des Beaux Arts ; De l’art Libre, des Surindépendants du salon d’automne et des indépendants. Il participe en 1949 à la fondation du groupe du Vert Bois et à toutes ses expositions à la galerie BRETEAU, Galerie Marcel BERHEIM et Cercle VOLNAY.

Pendant trois années de suite (1948-1949-1950) il expose au prix de la jeune peinture chez DROUAUT David où l’Etat lui achète en 1948 la toile intitulée : "Canal du pont de Crimée" et 1949 : "La place des patriarches".

La Galerie BRETEAU en 1952 lui offre une exposition personnelle au cours de laquelle les Beaux Arts font l’acquisition de la toile intitulée : "Nature Morte à la langouste". En mai 1953, il présente au Festival National de Théâtre de Besançon les décors et costumes de "l'Ours de TCHEKOV", joué par la troupe du miroir dont le directeur était Roger de Grigny et remporte le 1^er Prix de décors et costumes du festival.

Marcel BERNHEIM en novembre 1954, lui offre une exposition personnelle au cours de laquelle le conservateur du musée de STOCKHOLM acquiert la toile intitulée : "Nature morte au filet bleu et aux poissons" ; la même année, les Beaux Arts lui achètent la toile : " Canal de JEMMAPES". En 1957, invité au festival international de CANNES, il obtient une mention qui lui vaut de participer à Londres, à une exposition de peintres français contemporains à la galerie REGENT STREET.

En avril 1958, la ville d'ARRAS lui offre une exposition à la galerie XX à ARRAS et en même temps il participe à la galerie GIARD de Valenciennes à une exposition de peintres contemporains. Au mois d'août 1958 il expose au festival international de peinture de Cannes et obtient à nouveau une mention.

En février 1961, le musée d'Art Moderne lui achète, au cours de l'exposition du groupe du Vert Bois, sa toile intitulée : "régates à MENTON", au mois d'août qui suit, il est invité au festival de Deauville où il obtient une mention lui valant d'exposer à Genève. En septembre 1961, il est invité à la Biennale de Darmstadt en Allemagne. Depuis 1962, il expose annuellement au musée d'Art Moderne d'Amsterdam avec le groupe STUWING et dans différentes villes de Hollande.

En 1965, il participe à une exposition d'Art Français à la Galerie Princeton Art de New-York. En février 1967, il remporte une médaille d'or à l'Exposition Internationale d'Art Graphique d'Ancône en Italie.

Dès lors, il expose régulièrement au salon des Indépendants de Paris et au musée d'Art Moderne d'Amsterdam. Son style s'est affermi, stabilisé, et ses toiles reconnaissables entre mille prouvant si besoin en était son talent et son originalité dans un style nouveau à la fois expressionniste et apparemment naïf, en fait, une perception chaleureuse de la Nature et des individus de toutes conditions, un traitement exceptionnel de la couleur traduisant sa vision optimiste du monde. Il devait décéder en 1998, atteint de cécité.

Jean LOMBARD, son ami de toujours écrivait à propos de son œuvre :

"On a coutume de croire qu'il y a une sorte de hiérarchie dans les arts. Le plus grand serait l'apanage d'esprits supérieurs, de prodiges de culture et de raffinement, d'êtres exceptionnels presque surhommes, tant la Nature les a dotés de richesses spirituelles. Léonard de Vinci représenterait le type de l'artiste de ce genre. Beaucoup plus bas, dans cette hiérarchie, on placerait les Arts dits populaires et on leur reconnaîtrait cependant, une saveur et un charme malgré la naïveté de ces artisans. Il y a dans ce classement et même dans cette distinction une part de convention et de préjugé. Que dire des sculpteurs des cathédrales du moyen âge et surtout où classer un douanier Rousseau, qui a montré dans ses œuvres une richesse d'émotion digne des grands artistes classiques ? D'ailleurs n'y a t'il pas chez tout être un fond de lyrisme et de sensibilité qui fait de tous les hommes des artistes en puissance.
LÉPINE par sa culture, ses connaissances dans le domaine de la peinture (souci des rythmes et de la composition, harmonie des couleurs) est un artiste dans le sens classique du mot. Mais il y a aussi en lui quelque chose d'ingénu qui se manifeste par une fraîcheur, un naturel, parfois même une gaucherie très savoureuse. Il est rare de trouver chez un peintre ces deux aspects qui se confondent et se complètent, et quand ce peintre est doué d'une imagination ravissante, qui lui permet de transposer en rêves les visions les plus objectives ( je pense à ce paysage de Corse dont Lépine a fait un poème de la Méditerranée), ses œuvres sont remplies d'un charme profond qui satisfont à l'esprit et ses exigences et qui réveillent en nous des résonances souvent endormies depuis les visions de notre enfance".

Jean-Pierre BAZIN, février 2008